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  • Photo du rédacteurCharles CROUZAT

Comment arrêter une psychothérapie ?

"Mon psychologue me demande systématiquement quand je reprends RDV. Sauf que je n'ai rien demandé. Je me sens obligé de reprendre RDV avec mon psy. J'aimerais pouvoir lui dire que j'arrête mais je n'y arrive pas. Je préfère lui dire OK et annuler plus tard. Parfois j'arrive à lui dire que je le rappelle, en sachant très bien que je ne le ferai pas. L'inconvénient, c'est que je me sens coupable."


© Image de Gustavo Fring - Savoir dire "au revoir" de vive voix à son psy est sain et nécessaire.


Savoir dire "Stop, merci pour cette séance. Je souhaite continuer seul. J'ai besoin de prendre du recul et mesurer les bénéfices de la psychothérapie sur ma vie." est important. Vous ne devez rien à votre psy. Savoir dire "Stop et merci" est tout aussi important que de commencer une psychothérapie, voir même plus ! Effectivement, souvent ce qui fait que l'on entame un travail, c'est que nous avons des expériences non résolues, et que nous avons besoin de les refermer. Alors ne partez pas sans refermer le vécu avec votre psy ! :)


Je vous invite autant que possible à tenter cette expérience. Vous pourriez même décider d'en faire une séance : "Aujourd'hui je souhaite que l'on travaille à arrêter le travail. J'ai du mal à dire les choses clairement et je veux travailler là-dessus. J'ai envie de pouvoir clôturer proprement. J'ai conscience qu'il y a encore des choses à voir, mais cela me convient ainsi aujourd'hui."


© Image Freestocks.org - Il y a des freins et des difficultés à dire au revoir. Les relever est une formidable opportunité de grandir.


Il existe plusieurs freins :

1) Cesser un travail, lorsqu'il y a de l'attachement avec le psy, peut faire peur. Ca peut réveiller la sentiment de culpabilité, la peur de l'abandon, de la trahison, du rejet. Ces peurs sont autant d'opportunités de travail, et d'occasion de bien clôturer. C'est un tremplin vers l'estime et la confiance en soi.


2) Cesser un travail, peut heurter l'égo du professionnel. Cela peut transparaitre dans son non-verbal. En même temps, il est de sa responsabilité de pouvoir l'entendre. Et tout professionnel sain, même s'il se surprend à être touché, est en mesure de l'accueillir.


© Charles CROUZAT - Psychologue Lille et Villeneuve d'Ascq - Coach certifié


Je ressens beaucoup de joie lorsqu'un client me dit qu'il ne souhaite pas reprendre RDV. Ou bien parce qu'il n'a pas envie de poursuivre, parce qu'il a pu trouver une ou des clés en lui, parce qu'il a envie de voir comment le travail effectué va infuser en lui.


Dire au revoir, n'est pas une fatalité ni un adieu. Il arrive qu'un client revienne, 6 mois ou 2 ans plus tard. Il m'est arrivé d'avoir de belles surprises comme "je repassais dans le coin, et je voulais refaire un point". Parfois il est arrivé que des clients reviennent pour partager leur joie. Parfois pour poursuivre et aller plus loin.


En tant que thérapeute, inévitablement il y a contre-transfert qui peut s'opérer, et un attachement réciproque peut se mettre en place. Il m'est arrivé d'avoir envie d'accompagner plus loin des personnes. Il m'est arrivé d'avoir envie de se dire au-revoir proprement, et de rappeler un client pour lui souhaiter une bonne route. Il m'est arrivé de me sentir blessé d'entendre "j'annule le RDV et je reviens vers vous" et 1 an plus tard de ne pas avoir eu de retour. Et en même temps, c'est notre métier d'accueillir cela, même si nous exerçons avec le cœur et des valeurs humaines. Finalement, on peut revenir vers quelqu'un 10 ans plus tard, par la pensée ou le corps, et n'oubliez pas, vous ne devez rien à votre psy, tant que vous payez votre séance.


Alors je vous dis "au revoir", et peut-être à bientôt ! :-)

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