Ne pas annuler ou reporter une consultation, en décidant délibérément de ne pas régler un montant symbolique, vous met dans une posture dangereuse pour votre santé psychique, et met à l'épreuve la relation thérapeutique.
Le phénomène que je souhaite souligner est celui de l'oubli d'annulation ou de report, accompagné d'un choix délibéré de ne pas régler la séance. Bien que rarement expérimenté ces dernières années, quelques expériences m'ont permis de vivre cela.
Pour le psychanalyste, comment ne pas voir l'acte manqué ? Fabuleuse occasion de travail ! Ou encore la fuite ou le déni ?
Sortons-en s'il vous plait ! :) Profitons-en, pour alchimiser cette expérience en nous offrant une prise de responsabilité. Nous pouvons revenir vers l'autre pour lui dire "je me suis trompé", "j'ai pris peur et je me suis senti coincé", cela vaudra tout l'or du monde dans notre chemin de développement personnel. J'en suis convaincu !
Le facteur de réussite d'une psychothérapie repose sur l'alliance thérapeutique. Le cadre sécurise, car il est garant de respect, d'obligations mutuelles, de droits et de devoirs.
Facteurs de réussite d'une psychothérapie ou d'un coaching
Le propre de la thérapie, et de son efficacité, tient dans la qualité de l’alliance thérapeutique. La rencontre patient-thérapeute est une rencontre humaine, cœur à cœur. Afin de protéger la relation, de pollutions ou de comportements toxiques, le psychothérapeute est garant du cadre thérapeutique. Il se doit d'être haut dessus, à contrario d'une posture plus basse lors du déroulement de l'entretien.
Le cadre comprend :
La durée, avec une heure de début et de fin,
Une rémunération (valorisant le temps passé, et permettant de différencier une relation amicale d’une relation de travail, permettant de payer les assurances, supervisions, suivis thérapeutiques, formations continue),
Un engagement, tant du professionnel que du client à respecter ses engagements vis-à-vis de la thérapie.
De nombreux psychologues posent dans leur cadre que "toute séance doit être annulée ou reportée au moins 24h avant, sous peine d’être due (sauf cas de force majeure)".
L'obligation est ici morale et éthique et est propre à la thérapie.
Cette condition me semble particulièrement importante. Je l’ai comprise à force de ne pas appliquer le cadre avec suffisamment de fermeté. En ne tenant pas mon cadre thérapeutique, j'accepte une forme de maltraitance pour le patient et pour moi. A titre individuel je me dois de préserver ma sensibilité, et mon humanité nécessaire à l'exercice du métier. A titre collectif, aller voir un psy usé par ces relations de travail ne sera bon pour personne.
© pin watt - Le psy se doit d'être ferme sur le cadre. Celui-ci protège et sécurise le client et le professionnel.
Que se passe-t-il si vous ne prévenez pas d'une absence ?
Il est normal de se laisser absorber par l'oubli et la frénésie du monde actuel. En même temps, le cadre thérapeutique est un cadre à part, où l'on vient chercher autre chose, une paix intérieure. Ne pas annuler, ni reporter est un acte qui nous met en position de vulnérabilité et qui met à l'épreuve la relation thérapeutique.
Cela peut arriver, et fait partie de la relation thérapeutique. Beaucoup de mes clients ayant compris cela décident par eux-même de régler la séance. Cela est formidable, beau et porteur d'espoir en terme de responsabilité vis à vis de soi même ! Cela est moteur pour sortir des jeux psychologiques et de la victimisation qui enferme !
Un RDV non annulé, ni prévenu, ni réglé c'est :
- une séance de perdue pour quiconque en avait besoin,
- un patient dans l'inconfort.
Il m'arrive de recevoir des messages du type "j'arrive en retard", et d'attendre dans mon siège, quarante cinq minutes, une heure, et ne voir personne arriver. Il m'arrive d'entendre "je comprends, je vous règle la séance, et de ne rien voir derrière". Tout est ok tant que la séance est réglée, car c'est une expérience thérapeutique.
Si je ne tiens pas mon cadre, un cercle vicieux peut se mettre en place et sera malsain pour tout le monde.
Nous sommes tous des êtres faillibles. La thérapie a pour visée d'augmenter notre responsabilité, en nous aidant à lâcher ce qui ne nous concerne pas. Elle nous aide à assumer nos choix et nos actes. Reconnaître que "oui je peux me tromper", et "oui je l'assume" est signe d'avancement et de maturité dans la thérapie.
Est-ce facile pour un psychothérapeute de facturer une séance non réalisée ?
Me concernant ça a été difficile durant plusieurs années, car cela venait directement toucher ma culpabilité d'enfant intérieur.
J'ai passé des heures en thérapie et supervision à personnellement travailler sur cette notion, à revisiter des blessures, à pleurer ou me fâcher.
A force de vivre cette expérience, je réalise l'importance pour nous tous, de facturer et régler cette séance. C'est tout simplement sain. Et je suis empli d'admiration lorsque je vois l'engagement réciproque.
En tant que patient, régler une séance, c'est quitter la culpabilité (et les jeux toxiques) pour rentrer dans sa responsabilité. En tant que thérapeute, facturer une séance due, c'est aussi quitter la culpabilité et les jeux psychologiques pour rentrer dans sa responsabilité. Cela peut-être fait des deux côtés, à cœur ouvert, j'en suis convaincu.
Charles Crouzat - Psy Lille et Exécutive coach certifié HEC Paris
Mon engagement est d'être toujours disponible physiquement et mentalement, à l'heure de nos rendez-vous. Je limite mes engagements dans une journée pour vous offrir la meilleure qualité de présence possible. Il peut biensûr m'arriver de temps en temps des coups de mous que vous pourriez ressentir, et mon engagement est de prendre des mesures pour les limiter.
Appuyons nous donc sur le cadre. Il nous protège et sert de pivot quand notre maladresse et humanité refont surface.
Je suis à votre écoute par téléphone, ou pour un RDV en cliquant ici.
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