"J'attache beaucoup d'importance au regard de l'autre, et qu'est-ce que j'ai peur d'être seul(e)"
"Je suis trop empathique et je fais toujours passer les autres avant moi"
"J'aime avoir des moments seul(e)s pour moi, et pourtant je crains d'être seul(e)"
"Suis-je le/la seul(e) dans ce cas ?"
Comment se libérer du regard de l'autre ?
Au cabinet de psychothérapie, nombreux sont ceux qui ont l'impression de trop s'adapter au monde, et ne pas être assez Soi - c'est à dire écouter cette intuition intime qui sommeille en chacun d'entre nous.
Ce chemin, à travers le sentiment de solitude, nous sommes tous amenés à le réaliser. Parfois durant ce que l'on nomme le mi-temps de la vie, où nous quittons certaines croyances et certitudes acquises durant l'enfance, pour Devenir Soi, autrement dit, apprendre à écouter son Dieu intérieur, son Intuition essentielle - au sens où l'entend Spinoza, le prince des philosophes.
© Pixabay - Accepter la solitude, par la culture de la relation à son Dieu intérieur.
1) Soumission volontaire aux autres pour être apprécié et par ignorance du mystère de la vie - Dieu
L’individu se soumet à la volonté de l'autre parce qu’il veut « être apprécié » et « souhaite avoir raison », du coup ces personnes « ont tendance à faire ce que les autres font ou leur demandent, afin d’être acceptées et approuvées socialement » (Richard Gerrig - Philip Zimbardo, 2013).
L'individu se soumet parfois excessivement à l'autre, parce qu'il ignore un droit fondamental, le droit d'être considéré comme un être spirituel, un sujet, et non comme un objet. Au début de son ouvrage fondateur, l'Enfant, Maria Montessori nous invite à accueillir nos enfants non comme des objets, mais comme des créatures venues de Dieu, de la puissance créatrice de la vie.
Ou encore le poème de Khalil Gibran, dans le prophète qui nous rappelle que :
"Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même,
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas." (extrait du recueil Le Prophète de Khalil Gibran)
L'Autre ne nous appartient pas, et nous n'appartenons pas à l'Autre. Le chemin de chacun d'entre nous est de nous libérer de cette objectalisation, qui en plus d'être une violence faite à chacun d'entre nous, est une violence faite à la Vie.
L'homme a besoin de reconnaître l'instance divine, en dehors de lui, pour l'accompagner sur ce chemin de libération. Tout homme aspire à la liberté, et la vraie liberté n'est pas dans un assouvissement aveugle de nos passions passives (L'Ethique, B. Spinoza), comme nous le vivons trop aujourd'hui, et comme ce pour quoi l'enfant aveuglé par ses passions vit en nous. Nous devons au contraire assouvir des affects actifs, vertueux, qui honorent ce que nous sommes et qui honorent le mystère de la vie (là est la véritable écologie).
Une grande partie de la population, comprend et ressent cela, et le vit bien souvent dans une religion ou encore dans des sociétés secrètes ou ésotériques pour retrouver cette dimension mystique, spirituelle, et si essentielle à l'Homme.
© Alexander Dummer - "Vos enfants ne sont pas vos enfants, ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même" Khalil Gibran
2) Soumission volontaire aux autres par conformisme social et l'obéissance en tant que norme sociale - un puissant conditionnement
Il est aujourd’hui admis que l’obéissance à la volonté d'autrui tient à des habitudes profondément enracinées durant l’enfance (Brown, 1986). Hoffman nous éclaire sur la relation entre parents et enfants sur des enfants âgés de 1 à 7-8 ans. Très souvent, l’enfant doit intégrer ce qui est bien et mal, sans sens critique - qu’il ne développe qu’au cours de son développement. Hoffman, dans les années 90, recense des évènements disciplinaires, c’est à dire des ordres et injonctions, toutes les 6 à 7 minutes, en moyenne - de 1 an à 7-8 ans. L'obéissance à l'autre, s'inscrit alors comme une norme sociale, conditionné par la répétition des injonctions, durant l'enfance.
Alors faut-il cesser de donner des ordres et injonctions à nos enfants ? Si nous pouvons, en tant que parents, clairement nous inspirer de cultures tribales - qui sont beaucoup plus dans l'observation et la confiance - nous pouvons poser l'hypothèse qu'il vaut, au départ, mieux une société constituée d'enfants - et adultes - qui obéissent à une norme sociale qu'une société constituée d'enfants rois et tyrans.
* Nous pourrions développer - mais nous ne le ferons pas ici - en quoi ce conditionnement intériorisé peut devenir tyrannique pour celui qui le porte dans son Surmoi. Il y a toujours un tyran à combattre. Tantôt à l'extérieur, tantôt à l'intérieur.
Alors si nous n'avons d'autres choix, en tant qu'enfants, que d'apprendre à nous soumettre volontairement à une norme sociale, il nous faut apprendre à écouter une autre instance en nous, pour "apprendre à apprendre" ou "apprendre à désapprendre", lorsque notre esprit, notre raison nous le permet, par l'éducation, et plus précisément, par la démarche philosophique. Cela peut s'éduquer dès... 7 ans ! L'âge de raison !
Comment pouvons-nous appeler cette instance qui sait en nous ? Voilà quelques options :
1) L'Etre
2) Le Soi
3) L'enfant intérieur
4) Notre Dieu intérieur
5) Une énergie divine
...
© Alena Shekhotcova - En devenant adulte, nous pouvons apprendre à assouplir notre Surmoi, pour écouter notre intuition divine en nous.
3) Quand les mythes religieux nous inspirent pour nous Libérer de la peur de la Solitude - le mythe de Moïse et la sortie d'Egypte
"Moïse ! Mais que fais-tu ? Tu quittes l'Egypte ? Mais tu es complètement dingue ! Que vas-tu devenir si tu quittes la plus puissante des civilisations ? Celle qui possède les sciences, la technique, les arts, la culture ? Une agriculture élaborée, une science des astres, une théogonie foisonnante ?!"
Parfois, il y a quelque chose de plus fort en nous, qui nous pousse à prendre un autre chemin, différent de celui de nos amis, de notre famille, de notre entourage. Que ce soit pour changer de chemin, quitter une entreprise, un compagnon...
Quitter le regard de l'Autre, c'est apprendre à se voir - c'est reconnaître l'existence de Dieu en Soi. Et écouter cette part en Soi, c'est écouter Dieu.
Il y a certains pièges à dépasser, un peu comme les travaux d'Hercules, pour pouvoir devenir cet Homme Libre, Beau et Bon, bref Sage.
1) Sortir de la Culpabilité et assumer ses Responsabilités
2) Développer sa Foi en son Dieu intérieur et en la Vie
3) Se libérer de la peur par l'Amour
© Taryn Elliott - Le désert, symbolise l'espace en soi, que nous avons trop longtemps négligé. La traversée du désert, symbolise le temps qu'on y passe, pour y cultiver la terre, et donc l'aimer. C'est cela s'aimer soi, c'est cheminer vers notre essence pour l'incarner.
4) Action 1 : se libérer de la culpabilité - de l'éthique de culpabilité à une éthique de responsabilité
Souvent, j'entends dire de personnes croyantes, qu'ils n'ont pas le droit de se libérer du sentiment de culpabilité, d'avoir par exemple couché avec un autre homme ou une autre femme, de désirer un(e) autre. Que s'ils fissent cela, alors cela serait la porte ouverte à tout. Et que la culpabilité les protège.
Nous sommes ici dans ce que nous pouvons nommer une éthique de la culpabilité. Cette éthique, est fondamentale, car elle est basique et maintient un certain ordre social. Effectivement, l'Homme n'arrivant pas à vivre encore selon des principes vertueux, guidé par ses passions encore vives, aura besoin de la culpabilité pour le protéger et protéger les autres de ses passions.
Par exemple : un homme peut désirer une autre femme, mais la peur de perdre son épouse et ses enfants, le fait agir de façon vertueuse et le protège lui et sa famille de ses passions.
La culpabilité bien que nécessaire peut s'avérer toxique. Car dans la culpabilité, nous pouvons retrouver l'objectalisation d'autrui, et ce que nous nommons les jeux psychologiques en Analyse Transactionnelle (Victime, Persécuteur, Sauveur).
Par exemple : Notre femme que nous désirons tant, nous menace de partir si nous ne répondons pas à chacun de ses désirs.
Nous avons donc besoin d'une éthique qui nous libère de la culpabilité, que nous pouvons nommer, une éthique de responsabilité. Dans celle-ci, l'homme assume ses responsabilités, et se libère de la culpabilité. Pour se libérer, il a besoin d'une instance supérieur, qui peut s'appeler, Dieu, la Vie, ce qui Est... Cette instance supérieure permet de se rappeler qu'au-delà des apparences Bonnes ou Mauvaises, les choses Sont. Et que si chaque Homme chemine vers le Beau, le monde sera Bon, et il peut l'être avec des actions que nous pourrions être tentés de juger comme mauvaises.
© Cottonbro - L'Homme prisonnier de ses passions à besoin d'une éthique de culpabilité. L'homme qui se libère pour agir selon une éthique de la vertu, peut embrasser une éthique de responsabilité, conscient de sa nature déterminée, intégrant la dimension divine de la Vie en tant que véritable maître et décideur de ce qui Est.
5) Action 2 : Développer sa Foi en son Dieu intérieur et en la Vie
Nous pouvons nous souvenir que nous sommes bien plus que ce que nous pensons Etre. Pour le psychiatre C.G. Jung, l'homme a plusieurs instances psychiques. Imaginez un cercle concentrique au centre on y trouve le Soi, qui est l'expression divine en soi (l'Etre, l'Inconscient), et plus en périphérie, le Moi, qui est la partie consciente de la psyché. Ce que nous savons que nous savons de nous-même. Celui que nous pensons être, mais que nous ne sommes pas (comme dans une illusion perpétuelle d'être le centre de l'univers, alors que le centre c'est Dieu, symboliquement la lumière, le soleil).
Dans cette vision nous sommes invités à nous souvenir qu'il y a en nous, une instance plus grande, nommée le Soi, qui nous guide. Le Moi peut ou bien être à l'écoute de ce que le Soi lui renvoie, par un travail sur sa part d'ombre par exemple, sur les rêves, les intuitions, ou au contraire se laisser happer par tout ce qui est objet de désir extérieur, afin de tendre vers un idéal du moi, un masque social, la Persona.
© C.G. Jung - Topique de la psyché humaine avec les principales instances. Le Soi correspond à qui nous sommes vraiment, et que nous ignorons. Le Moi qui nous savons être. La Persona, celui que nous souhaitons devenir (qui s'éloigne souvent du Soi, la nature profonde), si nous n'acceptons pas tout de nous même que ce soit nos talents ou nos peurs, et que nous rejetons dans l'Ombre. Plus profond, dans la psyché, nous pouvons retrouver les archétypes, dont deux grands qui sont l'animus et l'anima.
Le faux Bonheur s'acquiert en voulant tendre vers la Persona. C'est là que nos passions tristes (affects passifs) veulent parfois nous guider maladroitement. Nous croyons alors qu'une fois que nous serons devenus cette version que nous rêvons de nous-même - par exemple, devenir une working girl dans un très grand cabinet, avoir une famille, une maison et être patron de ma boite - nous serons heureux. Or il n'en est rien.
La crise du mi-temps de la vie (souvent donnée entre 30 à 50 ans) est aussi celle d'une métanoïa. Arrivé en haut de la montagne que nous rêvions tant (l'incarnation de la Persona, du "Moi idéal"), il peut y avoir une désillusion, une crise, où toutes les croyances qui servaient à rassurer l'égo, à lui faire espérer une vie heureuse, au prix de nombreux sacrifices s'effondrent.
Illustration :
1) A 40 ans, je suis patron de ma boite, j'ai fini de payer ma maison, j'ai une famille et des enfants. Je gagne 100 ou 400k€, et je ne suis toujours pas heureux. Je travaille beaucoup.
2) A 30 ans, je rêvais de devenir un grand avocat dans un grand cabinet parisien. Je me rêvais une femme d'affaire, classe, élégante, à qui tout devrait sourire, et finalement je me sens un imposteur dans mon travail. Je doute de ma valeur et de mon travail. Mais tout quitter me semble impensable tellement j'y ai investi du temps, de l'énergie et surtout, des sacrifices.
Au moment ou cette crise survient, elle me force à regarder véritablement en moi. Souvent vécu comme un aveu de faiblesse, c'est en réalité une formidable opportunité pour devenir pleinement moi-même. Cette crise me donne l'occasion d'aller explorer ma part d'ombre, faites d'intuitions essentialistes refoulées, de peurs de doutes, pour oser me rapprocher de l'incarnation de mon Être et de ma lumière (mon soleil divin intérieur).
© Anna Shvets - La Peur est une énergie très puissante qui permet de tout contrôler, mais la seule énergie qui permette à l'homme d'être heureux, et qui puisse éradiquer tous les maux, c'est l'Amour. L'Amour ne nous tombe pas dessus - contrairement à ce que nous souhaitons souvent penser avec l'expression "tomber amoureux" - il se décide et se défend au quotidien, et il arrive qu'en thérapie, nous puissions ressentir sa force - son énergie - grâce à la présence et l'accompagnement sans jugement du psychothérapeute.
3) Action 3 : Aimer ce qui Est pour se libérer de la Peur
Aimer... Comment pourrais-je écrire sur ce thème, moi qui me considère un mauvais amant ? Bien que maladroitement - car en plein chemin pour apprendre à Aimer - je vais vous livrer mon analyse.
L'Homme qui croit en son Dieu intérieur, qui expérimente non plus la confiance en soi, mais la confiance en Soi ou la confiance (tout court), n'a plus peur parce qu'il Aime tout ce qui Est. Ainsi Est la Volonté de Dieu. Cet homme a conscience de sa nature déterminée, et du faux pouvoir de son égo, et que la liberté n'est pas de posséder pour se rassurer, mais simplement d'aimer et d'Être.
Mais comment aimer ceux qui nous veulent du mal ?
En prenant conscience que ce n'est pas à nous qu'ils veulent du mal, malgré les apparences. Celui qui cherche à nuire à autrui est en réalité dans une posture de souffrance. Il a mal. Ayant mal, il projette sa violence, sur autrui. Il peut chercher à objectaliser autrui (manque d'amour) parce qu'il se considère encore lui-même consciemment ou inconsciemment comme un objet. En d'autres termes, il n'a pas guéri sa blessure de l'enfant spirituel qui n'a pas été correctement aimé, c'est à dire accueilli comme une créature divine, de la vie.
Illustration :
Prenons par exemple une jeune femme brillante, qui brille intellectuellement, par son intérêt pour des sujets que les gens de son âge n'étudient pas. Elle travaille dans un très grand groupe, a un poste stratégique, et permet le gain de millions d'euros chaque année, trois fois plus que l'objectif standard attendu. Cette professionnelle est la meilleure, cependant elle se sent mise à l'écart, et redouté par son entourage. Par sa lumière elle renvoie aux autres qu'ils sont moins bons, et elle les met face à leur part d'ombre. Souffrant de ce rejet et cette mise à l'écart, autrui apparait donc comme dangereux et menaçant. Il faut s'en méfier. Elle en vient à considérer que le monde autour d'elle n'est pas ok, et se sent victime de ce monde qui la rejette.
Au mieux elle peut se considérer comme :
1) ok et le monde pas ok (+/-), une posture de domination,
2) ou alors elle peut se considérer comme pas ok, et le monde pas ok (-/-) une posture fataliste et déprimé, qui à l'impression de ne plus rien avoir à perdre, qui peut l'amener à tantôt craindre, tantôt mépriser.
Aucune de ses postures, +/- ou -/- ne permet de construire un monde vivable et vertueux.
Alors comment faire pour sortir de cet exemple ?
Il lui faut inévitablement apprendre à développer un amour pour ce qui Est. Accepter que le monde en est où il en est. Apprendre à l'apprécier pour ce qu'il est et non pour ce que nous pensons qu'il devrait être. Ce qui peut amener à développer deux autres postures :
3) je ne suis pas ok et le monde est ok (-/+)
4) ou je suis ok et le monde est ok (+/+). Cette posture est idéale du point de vue de la sagesse.
Comment tendre vers la posture +/+ et considérer que le monde est ok même lorsque nous nous sentons victime et agressé ? En guérissant les blessures qui font que nous projetons sur le monde son caractère dangereux et "pas ok", en guérissant la blessure de désamour au fond de nous, qui se réactive quand je rencontre, maladroitement, des gens qui peuvent avoir tendance de façon inconsciente à m'objectaliser.
En prendre conscience peut me permettre de m'assoir et d'affirmer ceci : "je souhaite me considérer comme un sujet". Vous pourriez même recopier et signer le contrat de fermeture des issues dramatiques, utilisé en Analyse Transactionnelle :
"Je m'engage de façon consciente et inconsciente à ne rien faire pour me tuer, tuer quelqu'un, être malade, tomber dans la folie ou fuir.
Il se peut que j'en ai envie mais je n'en ferai rien.
Je choisis de vivre et de croître en Amour et en connaissance de moi-même et je choisis également de rayonner de la merveille "ombre et lumière" de qui je suis".
© Charles Crouzat - Psychologue, Psychanalyste et Coach. D'abord coincé par une façon de penser trop rationnelle, avec l'expérience et la pratique en cabinet, j'apprends à faire confiance en l'énergie qui circule, en réalisant à quel point l'Amour et la spiritualité sont un beau moyen de vivre une vie Bonne.
Charles Crouzat - Psychologue - Psychanalyste et Coach professionnel
Quand j'ai écrit mon premier livre en 2017-2018, et qu'Eyrolles m'encourageait à préciser mon fil rouge, je n'arrivais pas à formaliser de façon assertive, que ce que je voulais dire c'est combien le monde a besoin de spiritualité. Même si celui-ci apparaissait à travers les lignes, je n'avais pas encore assez médité, et j'étais encore trop coincé par un esprit scientifique d'ingénieur, et aussi par mon incompréhension de la notion de Dieu (alors que je suis issue de confession protestante). Bref, je me sentais plus pudique et moins confiant que je le suis aujourd'hui, avec quelques années d'expérience en plus en psychologie clinique, ainsi qu'en enseignement d'éthique et psychologie.
Je pense aussi que le fait d'avoir été dans un parcours universitaire français de psychologie, m'a implicitement interdit d'évoquer la spiritualité, car celle-ci semble tabou. Même si j'en mourrais d'envie !
Pourquoi la spiritualité serait-elle taboue en université ? Au nom d'une science qui en fait, n'en est pas une. Elle se prétend l'être mais ne l'est pas, car la démarche scientifique ne consiste pas en renier ce que l'esprit ne peut saisir, mais de continuer à chercher tant que l'inexplicable n'a pas encore pu trouver une explication (sur ce thème nous pouvons d'ailleurs lire "Réanchanter la Science" de Rupert Sheldrake). Tel est, selon moi, le propre de la démarche scientifique. La science a trop perdu sa faculté d'émerveillement et avec cela, la conscience du mystère de la vie, laissant l'Homme coupé de lui-même, de la nature et du cosmos. La démarche scientifique devrait être une démarche philosophique rationaliste, qui vise à expliquer de façon intelligible (c'est à dire) rationnel, ce qui en premier lieu ne l'est pas (ou ne parait pas être). Et comme le propose Spinoza, rapporté par Frédéric Lenoir dans son ouvrage "Le Miracle Spinoza" : "Pour Spinoza, il n'y a pas de miracle en tant que tel mais seulement des phénomènes explicables par les lois de la nature. S'ils n'ont pas, à l'instant présent, été saisi par la raison humaine, ils pourraient hypothétiquement l'être un jour."
Et plus subtilement, si Spinoza en appel à la raison, comme le font les philosophes rationalistes, ce prince de la philosophie, n'en écarte pas moins la notion de Divin et de Dieu, qu'il nomme plus communément, la Vie (lire l'Ethique de Spinoza).
C'est là que se trouve le génie d'un homme comme Carl Gustav Jung, médecin psychiatre d'abord lui même pris dans une certaine démarche scientifique, et qui a passé toute sa vie à tenter de rendre intelligible et de conceptualiser, ses expériences spirituelles et mystiques - expériences qui ont duré environ 200 jours, la veille de la grande guerre, qu'il a compilé et illustré tout au long de sa vie, dans un grand livre calligraphie, intitulé Le Livre Rouge, livre resté secret jusque au début du XXIème siècle.
Il m'arrive de croiser au cabinet, des individus qui aimeraient croire en Dieu ou plutôt au Mystère de la Vie, et qui sentent qu'il y a un potentiel en eux. A tous ceux-là, je vous dis formidable ! Et je vous souhaite à votre tour, d'étudier cette voie, d'apprendre, en restant toujours curieux et sceptique, car peut-être qu'il n'existe pas de doctrine universelle pour l'homme sage (cf. le conte philosophique : Siddhartha de Hermann Hesse).
En tant que psychologue et psychanalyste, nous ne sommes pas sachant au cabinet. Notre métier est d'écouter, pour permettre à ceux qui franchissent la porte du cabinet, de s'écouter, en apprenant à taire le mental qui parfois nous coupe de notre essence (que nous captons par l'intuition). Le psychologue, en vous interrogeant, peut vous permettre de structurer votre pensée et vous permettre de prendre conscience de l'instance que vous écoutez ... est-ce une intuition, le mental, le corps, une mémoire émotionnelle ou cellulaire... ? C.G. Jung nous laisse en héritage, à tous les praticiens, cette pensée "apprenez, apprenez, et face à vous patients, oubliez tout". Alors si je développe ma pensée dans des articles, au cabinet, je vous écoute développer la votre.
Vous pouvez prendre RDV en ligne, pour une consultation en présentiel à Lille ou Villeneuve d'Ascq, ou de partout dans le monde grâce à la téléconsultation.
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