Parler de sexualité est parfois très compliqué et tabou, même si nous vivons à une époque d'une certaine hypersexualisation.
En psychothérapie, l'idée est de regarder notre sexualité avec beaucoup d'empathie, comme si elle était l'expression de quelque chose en nous que nous ne connaissons pas. Salutaire, ce mouvement est loin de l'idée de performance qui se cache parfois la sexualité.
Notre sexualité est un miroir de notre état d'alignement. Elle est la scène de nos peurs, nos doutes, nos désirs, d'une libido bien ou mal incarnée. On peut poser l'hypothèse qu'un alignement à soi, permet à l'énergie libidinale de circuler librement (et vis-versa).
Dans cet article, je vais poser de façon succincte, certaines clés pour comprendre ce qui peut se jouer dans notre rapport à la sexualité. Ce sont des propositions, et cela n'est pas à prendre comme une science exacte.
© Gustavo Fring - Notre sexualité est un miroir sur notre chemin
Contrairement à Freud, la libido est pour C.G.Jung un quantum d’énergie pas seulement sexuelle, mais aussi lié à la créativité, à l’intellectuel, au général. Dans notre sexualité, nous rejouons les grandes angoisses de la psychopathologie : dissolution, morcellement, abandon, castration.
Remarque : ci-dessous, les rapports sont considérés comme allant de l'homme vers la femme.
1) Angoisse de castration et hypersexualité
L'hypersexualité peut être liée à une angoisse de castration.
Cela peut symboliquement se cristalliser en nous, quand le père où la mère demandent à l'enfant de renoncer à ce qu'il voudrait être, conduisant à un appauvrissement de l'incarnation de l'être.
Objectif de la thérapie : Sortir de l'hypersexualisation à la vraie énergie de vie, en permettant une incarnation plus assumée dans son quotidien. Clés : entreprendre, oser agir.
Cette hypersexualité peut pousser à s'enfermer dans son imaginaire et se couper à l'autre.
2) Perversion et sadisme
La perversion et le sadisme peuvent être une cristallisation d'un besoin de vengeance.
Si celui-ci se manifeste dans le désir de l'homme, il peut être lié à :
1) Un non accès complet à sa puissance, et au sentiment d'être à l'aise avec sa virilité,
2) Un ressentiment envers les femmes.
3) Inhibition, timidité, masochisme
L'inhibition, la timidité où le masochisme, dans le rapport sexuel, peuvent être liés à une répression du désir, un refoulement, et une impossibilité d'oser.
Si cela se manifeste dans le désir de l'homme, il peut-être lié à :
1) Un non accès complet à sa puissance, et au sentiment d'être à l'aise avec sa virilité,
Remarque : Dans cet état, il n'y a pas de ressentiment particuliers envers les femmes.
© Yogendra Singh - Beaucoup de choses dépendent de notre accès à notre puissance, et de notre faculté d'écoute
4) Masturbation avec la femme
Ici, nous pouvons entendre le fait d'utiliser la femme pour se donner du plaisir à soi. La femme est un objet servant à me masturber.
En tant qu'homme, j'entre dans le désir de me masturber avec la femme, si :
1) J'ai un accès complet à ma puissance, et que j'ai le sentiment d'être à l'aise avec ma virilité,
2) Que je ne suis pas à l'écoute du désir de l'autre,
3) Qu'il y a une acceptation pour la femme d'être objetisé.
5) Viol et violence dans les rapports sexuels
Le viol et la violence dans les rapports sexuels peuvent arriver si :
1) J'ai un accès complet à ma puissance, et que j'ai le sentiment d'être à l'aise avec ma virilité,
2) Que je ne suis pas à l'écoute du désir de l'autre,
3) Que la femme n'accepte pas d'être objetisé.
4) Que ma frustration est trop grande.
Ce qui différencie donc le viol de l'utilisation de la femme pour se masturber, c'est le consentement de la femme, et la frustration ressentie par l'homme.
6) Harmonie sexuelle
Il y a une harmonie dans les rapports sexuels si en tant qu'homme :
1) J'ai un accès complet à ma puissance, et que j'ai le sentiment d'être à l'aise avec ma virilité,
2) Que je suis à l'écoute du désir de l'autre,
3) A l'accueil de ce qui vient en moi, en relation avec l'autre.
Comme pour tout chemin de sagesse, ce vers quoi nous aspirons va au delà de la compréhension intellectuelle. Bien que la compréhension intellectuelle soit noble, et nécessaire à un moment, en soi elle est insuffisante. Nous aspirons à l'incarnation de la vie bonne, de la perception que nous en avons. Ce chemin est compliqué, parce que tous nos affects ne nous mènent pas à la vie bonne. Certains affects passifs, nous bloquent l'accès, les affects actifs, eux, nous y guident. On accède aux affects actifs par la conscience et la connaissance de soi. C'est au final ce qu'on peut reformuler comme une vie éthique (l'éthique étant l'application de la morale ou de la vie bonne).
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