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La blessure narcissique, une part d’ombre difficile à accueillir.

La blessure narcissique amène à "scinder" la psyché entre deux comportements qui paraissent antagonistes. L'autre peut ne pas nous comprendre. Lorsque l'on porte une blessure narcissique, nous pouvons osciller entre les deux caractéristiques suivantes :

  1. un cruel manque de confiance en soi qui fait que nous avons un grand besoin d'être rassuré (on peut y trouver une hypersensibilité).

  2. une forme de supériorité qui nous amène à nous croire le meilleur, capable de tout, avec une tendance à dénigrer l’autre.

Je pose l’hypothèse que cette blessure est difficile à accepter et à observer chez soi. Il faut une sacrée dose d’humilité, de courage, et de recul sur soi pour accueillir cette part d’ombre. Pourquoi ? Parce que le MOI est déjà fragile. Alors se voir fragile pourrait causer un effondrement interne, et une peur de sombrer dans la folie. MAIS dans la réalité, cette peur est illusoire, puisqu'on se relève.


Et vous, souffrez-vous d’une blessure narcissique ? Si oui, jusqu’à quel point ? Savez-vous l’accueillir et l’envisager sans peur ni angoisse ?


Psychologue Lille - Psy Lille - Pervers Narcissique

© Michelangelo Caravaggio 065 - Caravage — The Yorck Project (2002) 10.000 Meisterwerke der Malerei (DVD-ROM), distributed by DIRECTMEDIA Publishing GmbH. ISBN : 3936122202.



Cas du cruel manque de confiance en soi


La faille narcissique c’est quand notre égo se sent petit, frêle. Le MOI n’a pas pu obtenir la validation d’une figure symbolique parentale qui importait à ses yeux (ou l'a au contraire trop eu, et souffre de son absence). Alors le Moi a en permanence besoin de réassurance. Sans cette réassurance, nous pouvons ressentir de l’angoisse et de la peur.


Si vous vous sentez inquiet et coupable, quand vous voyez que l’autre ne va pas bien. Si vous ressentez un besoin important et insistant de demander à l’autre « ça va ? ». Si vous le faites dans l’espoir qu’il vous dise « oui », pour vous permettre de valider que vous n’êtes pas responsable. Alors peut-être souffrez-vous d’une forme de manque d’estime de vous même, d’une blessure narcissique.


© David Jakab - La blessure narcissique est très difficile à accueillir et considérer. Courage !


Exercice de pleine conscience pour traverser la peur :

Vous comprenez et identifiez cette faille narcissique chez vous parfois ? Vous vous demandez comment aller plus loin dans la guérison de l’âme ? Je vous propose, quand vous prenez conscience d’un comportement qui s’approche de ce qui est décrit ici, d’apprendre à observer votre corps et vos sensations, pour accueillir en respirant.


Les sensations seront probablement désagréables (tremblements intérieurs au niveau de la poitrine, de l’estomac). Alors plutôt que de se lancer corps et âme à la poursuite de l’autre. Asseyez-vous un moment, placez votre conscience dans votre corps et vos sensations. Surtout si c’est désagréable respirez avec les sensations du moment, sans chercher à les cacher : accueillez. Peut-être vous rendrez-vous compte qu’il s’agit d’une forme d’angoisse ou d’anxiété. C’est ok. Accueillez même si c’est difficile. C’est un exercice comme celui de faire des pompes ou courir autour du pâté de maison. Ce n’est pas parce que c’est dur, que vous ne progressez pas. Bravo ! Même si vous avez l’impression de ne pas avancer et que les sensations désagréables persistent malgré l’exercice, et même lorsque vous arrêtez, c’est très bien. Vous avancez quand même. Reprenez la fois prochaine et ce sera plus facile.


© Inconnu, 1880 published by the National Printing & Engraving Company, Chicago Modifications by Papa Lima Whiskey



Cas du sentiment de supériorité

Comme si la vie fonctionnait par équilibre, plus une partie de moi-même tend vers une polarité, plus une autre tend à l’opposé. Et oui, le manque d'estime de soi peut amener à devenir tyrannique.


Le narcissique est parfois présenté comme un pervers atroce connu son le nom de pervers narcissique. Je pense que cela est classique de celui qui ignore son ombre. Il est plus facile de voir ce qui cloche chez l’autre, que ce qui cloche chez soi. Il faut beaucoup de courage et de discipline pour se voir tel qu’on est.


Ce comportement de supériorité peut se traduire par :

  • le fait de parler souvent de soi pour se mettre en avant même quand l’autre parle de lui, afin de ramener tout à soi, pour valoriser le moi fragile,

  • le fait de dénigrer l’autre, en pensant qu’on fait mieux que lui, qu’on est meilleur. On peut avec une tendance perverse, jusqu'à éprouver un plaisir jouissif de voir l’autre « souffrir » car cela conforte qu'on a de la valeur à travers nos idées, nos pensées. Nous jouons le rôle du vengeur masqué inconsciemment sur une cible qui nous parait plus accessible que celle qui est vraiment responsable de notre blessure narcissique...


On peut cultiver ce sentiment de supériorité de différentes façons : en soignant son image, en cultivant le « je suis parfait », à travers l'image de soi que l’on renvoie au monde. Tout cela vise à nous rassurer dans le fait que nous avons de la valeur. Et pourtant c'est une quête illusoire et sans fin.


Les réseaux sociaux viennent directement toucher cette faille narcissique. De la difficulté à se montrer, de la souffrance engendrée par une variation de mentions « like ».


Finalement notre monde hyper-actif et hyper-connecté nous renvoie encore plus dans nos zones d’ombres, pour notre grand malheur, ou à l'inverse pour le grand bonheur de devenir quelqu’un de meilleur.


© Andrea Piacquadio - Lorsque l'on porte cette blessure en soi, on peut osciller entre 1) soumission et manque de confiance, 2) sentiment de supériorité


Le risque de cette blessure narcissique

Vampiriser l’autre.

Vouloir que l’autre réponde à nos besoins.

Vouloir que l’autre corresponde à une image que l'on se fait.

Vouloir se conforter dans une posture de sauveur ou alors de bourreau.



Sortir de la blessure narcissique

Apprendre à accueillir l’inconfort, et la peur. Derrière l'apparence parfaite et sûr d'elle, l'individu blessé à très peur. Cette peur est primaire et archaïque, elle est rattachée à l'égo. Si vous arrivez à l'identifier, aussi inconfortable soit-elle, et que vous apprenez à l'accueillir, alors vous êtes sur la bonne voie. Entamez une psychothérapie, et proposez-vous des expériences permettant de vous confirmer que vous êtes ok, que vous avez de la valeur et que vous êtes aimable malgré la peur.

  • Favorisez un environnement bienveillant, pour éviter de « prendre des coups » risquant de vous renfermer comme une huitre.

  • Pardonnez vous de vos travers et votre dureté.


© Charles CROUZAT - Psychologue Lille & Villeneuve d'Ascq - Psychanalyste - Coach certifié HEC Paris



Charles CROUZAT - Psychologue Lille & Villeneuve d'Ascq - Psychanalyste - Coach certifié

Nous n’avons probablement aucunement envie d’être tagué de narcissique, alors qu’il est ok d’avoir cette part d’ombre. Un grand bravo pour votre courage et audace de l’identifier !


La première fois que je suis tombé sur un extrait DSM autour de la personnalité narcissique, j’ai ressenti une résistance à la lecture, et un grand dégoût. "Voila que je m’y retrouve, comme souvent. C’est moche !" Je n’ai aucune envie d’être identifié à cela, et pourtant, je me mentirais et mentirais autour de moi si je disais ne pas avoir de blessure narcissique. Plus je la regarde plus elle me parait énorme et moche. Qu’est-ce que j’aimerais pouvoir contrôler certaines choses, avoir plus souvent raison. Qu’est-ce que je peux parfois me sentir inquiet lorsque je vois un ami agir différemment à mon égard (du moins de ce que j'interprète). Qu’est-ce que parfois je peux ressentir le besoin de parler de moi de façon excessive à mon épouse. Bref ! La liste qui caractérise les besoins de mon ego est longue !


Lorsque j’ai conscience que ma blessure narcissique résonne, alors je respire avec. Parfois je m’assoie en tailleur sur le sol. Si l’agitation est forte et que je n’arrive pas à me concentrer sur la respiration, alors j’allume une bougie pour aider à fixer le mental sur quelque chose. Puis je respire. Si avec ces deux moyens (respiration et bougie) mon mental est encore agité, je peux chanter quelques mantras, et les laisser résonner en moi et autour de moi. Il s’agit d’exercices simples, qui aident avec de la pratique à fixer le mental, pour apaiser l’esprit et le corps, pour revenir durablement dans un espace plus calme. Puis quand j’en ressens le besoin, j’aborde cette thématique avec ma psychothérapeute, lors de mes séances de psychanalyse / développement personnel.


Je suis un professionnel imparfait, parce que je suis humain. Plus j’avance, plus je découvre que la liberté se trouve de l’autre côté de son ombre : "imparfait, libre et heureux" comme l'écrit Christophe André. En se cachant à soi son ombre, nous ne pouvons pas accéder au bonheur, alors autant la regarder avec amour et bienveillance.


Pour aller plus loin prenez RDV avec votre Psychologue.

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